Plongée au coeur du Régent College

 

Le projet est finalement devenu réalité.

Cela faisait dix ans que le projet d’une école planait au-dessus du Haut-Plateau. En septembre dernier, les premiers étudiants ont fait leur rentrée dans le flambant neuf Régent College de Crans-Montana. «Cette école émane d’une volonté politique assortie d’un soutien populaire», révèle Véronique Kampmann, assistante personnelle du directeur de l’établissement. Forte d’un attrait touristique, la station espère, par le biais de cette école, retenir à l’année une clientèle jusqu’alors de passage. Un projet accueilli avec enthousiasme par les locaux dont certains ont même fait le pas de l’inscription de leurs petites têtes blondes. Plongée dans cet univers aux airs so british.

Sur le modèle anglo-saxon

Les portes du collège à peine franchies, nous sommes transportés dans une ambiance et une atmosphère aux accents britanniques. Placardée dans l’entrée, la grille horaire des élèves relève peu de points communs avec le système helvétique. En plus des heures d’anglais, de français et de mathématiques réglementaires, une place importante est donnée aux branches artistiques ou sportives que sont le dessin, la musique, le théâtre ou la gymnastique. «Le modèle anglais accorde beaucoup d’importance à la découverte des talents personnels et à l’acquisition de la confiance en soi», explique Véronique Kampmann.

Dès l’âge de 7 ans vient s’ajouter au programme une heure hebdomadaire de mandarin. Un choix stratégique puisque langue officielle d’un marché porteur, particulièrement difficile à prononcer et très artistique à l’écrit. Hors de question pour autant de qualifier ce système d’éducation d’élitiste. «Nous n’avons pas la prétention d’être meilleur ou moins bien qu’un autre système. Nous voulons simplement offrir un choix», indique Scott Bryan, directeur de la Junior School.

Un petit air de «Harry Potter»

Une norme en Angleterre, ce choix peut apparaître comme tout droit sorti d’un roman de «Harry Potter». Au mur quatre mots: Compassion, Courage, Courtoisie et Créativité. La devise en quatre C des valeurs portées par l’institution.

Et puis comme à Poudlard, les élèves sont divisés en deux maisons mises en compétition. Mais pas de match de quidditch pour glaner des points, ce sont les bonnes notes, les performances sportives ou la bonne conduite qui rapportent le plus. «Une compétition amusante», pour la jeune Lucy qui ne s’est même pas inquiétée de la récompense. La fillette de 11 ans qui vit dans l’école ne trouve que des avantages à sa situation. Au moins, elle n’arrive jamais en retard. Et puis inutile de se demander quoi porter le matin, au Régent, l’uniforme est de mise. Victoria, 13ans, trouve qu’il fait quand même bien trop froid en hiver pour être en jupe. Mais pour la grande majorité, l’uniforme est porté avec fierté, signe de reconnaissance et d’appartenance.

Un système à la carte

Les uniformes ne sont pas les seuls à être taillés sur mesure. Fondée sur le principe de la flexibilité, l’école se veut cousue main. Sur les 29 élèves, seuls cinq sont pour l’heure des résidents. Les externes peuvent cependant y séjourner, en cas d’absence de leurs parents. Une marge de manœuvre qui plaît à ces derniers. «Sur le long terme, nous espérons avoir plus de résidents que d’externes, précise Bryan Scott. Mais pour l’instant, nous sommes ravis car cette majorité du coin participe à notre intégration.»

Réfractaire à l’idée d’être perçue comme une école de riches, la direction multiplie les contacts avec le voisinage. A la papeterie du coin pour les fournitures ou à la menuiserie d’à côté pour le mobilier. En attendant la cafétéria, c’est d’ailleurs le restaurant voisin de L’Etrier qui se mue en cantine de luxe, qui voit se mélanger élèves, professeurs et administration. «Nous sommes comme une petite famille, souligne Scott Bryan. L’aventure ne fait que commencer.» Une aventure qu’ils espèrent tous voir perdurer pour faire du Régent une véritable institution.

 

 

Senior school attendue
Pour l’heure, seule la Junior School a ouvert ses portes, avec une capacité maximale de 100 écoliers dont 60 en internat. En septembre prochain, un deuxième complexe accueillera les étudiants plus âgés. 220 au total dont 150 en internat. Un bâtiment accueillera les filles, un autre les garçons et au milieu, salles de classe et cafétéria seront le point de rencontre d’un campus qui pourrait un jour compter jusqu’à 320 élèves.
Source Nouvelliste du 27.11.2015
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